Présidence de France Télévisions : Olivier Schrameck défend le processus de nomination
Le président du CSA, Olivier Schrameck, a défendu mardi lors d'une audition parlementaire la "régularité" et l'"impartialité" du processus de nomination de la nouvelle patronne de France Télévisions Delphine Ernotte Cunci, critiqué pour son opacité. "Le délibéré du CSA n'a manqué à aucun de ses devoirs fondamentaux", a martelé M. Schrameck devant la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée, déplorant "ce qui s'apparente à une campagne de déstabilisation" de l'institution qu'il préside. "Je me suis engagé fermement et formellement devant vous sur l'indépendance du CSA. J'ai respecté cet engagement", a-t-il assuré, alors que le pouvoir de nomination des patrons de l'audiovisuel public est revenu en 2013 dans le giron du CSA. "Le délibéré s'est déroulé, au terme d'une procédure parfaitement régulière, et en dehors de toute pression, qu'elle soit politique, économique ou personnelle", a-t-il insisté, en affirmant n'avoir eu à l'esprit que de "faire le meilleur choix possible pour l'avenir de France Télévisions". "En ce qui me concerne et j'en atteste personnellement : je n'avais aucun parti pris sur les différents candidats", a-t-il fait valoir, en soulignant également n'avoir "fait pression sur aucun de mes collègues, ni directement ni indirectement".
Quelques semaines avant l'élection de la future présidente du groupe audiovisuel public, les critiques s'étaient concentrées sur un mode de désignation jugé tour à tour "opaque", "mystérieux" ou "anti-démocratique". La nomination le 23 avril de Delphine Ernotte, après l'éviction dès le premier tour de poids lourds de l'audiovisuel n’'a fait que nourrir ces critiques et alimenter les soupçons. "Je rappelle qu'aux termes de la loi, c'est la décision de nomination qui doit être motivée, et non les rejets des autres candidatures", s'est défendu le président du CSA. Il a toutefois ajouté que "l'appréciation" du CSA "a pu être inspirée également (...) des conséquences de notre décision sur les entreprises qui relèvent de notre pouvoir de nomination". Olivier Schrameck a par ailleurs défendu "un certain niveau de confidentialité" autour des auditions des candidats, qui "peut contribuer à protéger l'autorité de nomination des pressions extérieures en tous genres" et "peut aussi permettre un dialogue sincère et approfondi avec chacun des candidats". Mais "c'est au législateur, qu'il revient, s'il le souhaite (...) de trancher lui-même ces questions" de confidentialité, a-t-il ajouté.