Nice Matin mise sur le hors-média
Nice-Matin organise pour la deuxième année consécutive cet été deux festivals musicaux, "Lunallena", à Juan-les-Pins avec NTM, et "Les Aoûtiennes" à Bandol (Var), un effort de diversification payant pour le journal qui table en 2018 sur ses premiers bénéfices depuis 2010. Quatre ans après la reprise en coopérative par les salariés, "on espère sortir autour de 1,2 million d'euros d'excédent brut d'exploitation en 2018", a précisé mardi à l'AFP le président du conseil de surveillance, l'ancien reporter Jean-François Roubaud. "Quand on a repris en 2014, on a fait l'audit et constaté une crise du support. Il fallait ou réduire la rédaction, ou trouver d'autres leviers de croissance pour continuer à pouvoir fournir une information de qualité que les gens achètent moins mais consomment toujours", rappelle-t-il. "Le but n'est pas de faire des concerts mais de vrais festivals, de ceux où on passe trois jours, où l'on peut loger dans le coin, pour la génération des 20-40 ans. Ça n'existe pas dans notre région", précise-t-il. Ils ont rapporté "un peu" dès la première édition 2017, avec respectivement 10 000 et 15 000 spectateurs. Inspiré par l'exemple du Télégramme de Brest, devenu propriétaire des Francofolies et du Printemps de Bourges, le journal azuréen a, depuis 2014, plus que doublé son activité dans l'événementiel qui approche désormais des 10% du chiffre d'affaires total (89 millions d'euros). Une filiale, Nice-Matin Events, a vu le jour et la régie publicitaire a évolué pour vendre "des bannières, du +naming+, des écrans vidéo, bref tout ce qu'un sponsor est en droit d'attendre. Rome ne s'est pas faite en un jour mais ça commence à fonctionner", poursuit M. Roubaud. Passé tout près de la faillite, Nice-Matin produit désormais une demi-douzaine de salons, a lancé un festival de l'humour à la station de ski d'Auron et étoffé sa fameuse "Tournée estivale Nice-Matin" dans l'arrière-pays : "Un spectacle gratuit, sans recettes de billetterie mais qui dégage de la marge grâce au sponsoring", souligne M. Roubaud. Devenue une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), Nice-Matin a vu partir environ 350 salariés en quatre ans mais continue d'employer 206 journalistes. Le groupe a reçu de l'argent frais avec la montée progressive au capital du groupe belge de distribution d'énergie et de télécoms Nethys, via sa filiale Avenir Développement, qui pourrait devenir majoritaire en 2019.