Menace de fermeture de LCI : réactions en chaine
Le président du CSA Olivier Schrameck a indiqué le 30 juillet sur France Info qu'il souhaitait que le groupe TF1 "accepte de maintenir" LCI, alors que TF1 a réaffirmé son intention de fermer la chaîne d'information, qui emploie 247 salariés, et qui n'a pas obtenu le droit de basculer sur la TNT gratuite. "C'est la décision du groupe TF1, il lui revient de la prendre… Nous avons la conviction de n'avoir commis ni erreur de fait, ni erreur de droit, ni erreur d'appréciation ", a martelé Olivier Schrameck, disant attendre les recours éventuels des chaînes sereinement. Nous ne sommes pas ici pour fragiliser "l'ensemble du secteur audiovisuel". Ce qui n'empêchait pas le même jour cette décision du CSA de se déplacer sur le terrain politique. L'opposition dénonçant un choix "partisan" tandis que la ministre de la Culture soulignait au contraire "l'indépendance" de l'organisme de régulation. Plusieurs voix à l'UMP se sont ainsi élevées pour critiquer une "décision politique", rappelant que le président du CSA fut directeur de cabinet de l'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin.
Réaction de l'intersyndicale du groupe TF1…
La décision du CSA est pointée du doigt de toute part. L’Intersyndicale du groupe TF1 dénonce la lourde responsabilité du CSA dans les "conséquences sociales catastrophiques qu'il va déclencher pour les salariés de LCI", a indiqué l’organisme qui regroupe la CFTC, la CFDT, la CGC, la CGT et FO. L'intersyndicale estime que cette décision signe "la condamnation à mort pour LCI qui, avec 250 collaborateurs, n'aura pas les moyens de survivre avec les seules ressources de la distribution payante". Une réaction partagée par la Société des journalistes de TF1 qui refuse "qu'une autorité administrative indépendante fonde des choix aussi lourds de conséquence sur le droit à l'information en se basant uniquement sur des critères économiques". Le communiqué ne mâche pas ses mots : "Le CSA a montré, par cette décision prise au coeur de l'été, qu'il était capable de sacrifier 250 personnes et leurs familles pour protéger les intérêts économiques de quelques groupes capitalistiques ligués contre LCI afin de préserver leurs parts de marché et leurs marges bénéficiaires", Les syndicats du groupe TF1 demandent au CSA "d'assumer sa responsabilité en s'assurant que les multiples promesses de reclassement qu'ils ont reçu des groupes concurrents deviennent réalité", avant d'en appeler au président de la République, au Président de l'Assemblée Nationale et au Président du Sénat, "qui désignent les membres du CSA, afin de faire annuler cette décision injuste et inacceptable".
… Et du Club des entrepreneurs
Guillaume Cairou, Président du Club des Entrepreneurs, se dit indigné par la décision du CSA concernant la chaine LCI. Quelques extraits de sa déclaration : « le CSA a démérité. C’est un véritable ennemi de l’emploi. Il vient de tuer une entreprise en signant son arrêt de mort. C’est inacceptable. Les grands et beaux discours sur la compétitivité, la simplification administrative et la lutte contre le chômage se sont brutalement crashés sur le mur du CSA qui a décidé d’asphyxier une PME. Comment accepter que cette décision administrative dictée par des lobbies vieillissants, agressifs et dogmatiques luttant contre le progrès et la libre concurrence aboutisse à rayer du paysage audiovisuel une belle entreprise de 250 salariés? La décision du CSA apparait d’un point de vue entrepreneurial parfait injustifiée et inopportune."