Mathieu Gallet s’est défendu devant le CSA
Le président-directeur général de Radio France Mathieu Gallet a été auditionné lundi pendant plus de trois heures par le CSA, qui doit annoncer mercredi son départ ou son maintien après une condamnation, un choix difficile sous la pression du gouvernement qui souhaite son éviction. Le dirigeant, qui était accompagné par ses avocats, a évité les journalistes à sa sortie du CSA, après son audition à huis clos au siège de l'autorité de régulation, situé sur les bords de Seine, à quelques encablures seulement de la Maison de Radio France. Selon une source qui a requis l'anonymat, le dirigeant "s'est très bien défendu" durant cette très longue audition. C'est la première fois que le régulateur de la radio et la télévision se retrouve confronté à une telle situation, et sans doute la dernière, puisque le gouvernement veut redonner aux conseils d'administration des sociétés audiovisuelles publiques le pouvoir de nommer et de démettre leurs présidents, via une loi qui sera présentée d'ici la fin de l'année. Il s'agit d'une décision particulièrement délicate pour le CSA : une éviction de Mathieu Gallet pourrait être interprétée comme un signe de soumission au gouvernement de la part du Conseil, mettant à mal son indépendance, tandis qu'un maintien du PDG pourrait être considéré comme un camouflet pour le gouvernement, tutelle de Radio France. Le président du régulateur, Olivier Schrameck, a insisté sur le fait que l'instance se déciderait en toute indépendance, et le plus grand suspense règne sur la décision que prendra le CSA mercredi. Quatre ans après sa nomination, M. Gallet devait essayer lundi de démontrer que sa condamnation à un an de prison avec sursis et une amende de 20 000 euros, pour favoritisme lorsqu'il dirigeait l'Institut national de l'audiovisuel, n'entame pas sa capacité à diriger le premier groupe français de radio, financé en très grande partie par la redevance audiovisuelle. S'il décidait de démettre Mathieu Gallet, le CSA entend bien user de son pouvoir de nomination pour désigner son successeur.