L'Obs : l'intersyndicale opposée au licenciement d'Aude Lancelin
L'intersyndicale de L'Obs a demandé vendredi à la direction "l'arrêt de la procédure de licenciement" engagée contre Aude Lancelin, directrice adjointe de la rédaction, et évoque "des raisons politiques" à ce sujet. Aude Lancelin a été convoquée vendredi après-midi pour un entretien préalable à licenciement par la direction, qui pourra décider un éventuel licenciement passé un délai de 48 heures. "Aude Lancelin doit rester au sein de la rédaction de L'Obs", a réclamé l'intersyndicale dans un communiqué. "Nous avons demandé l'arrêt de la procédure en cours. Les raisons managériales invoquées par (le directeur de la rédaction, ndlr) Matthieu Croissandeau pour justifier un "éventuel" licenciement le 18 mai sont inacceptables", a-t-elle ajouté. "Si licenciement il devait y avoir, il serait particulièrement choquant au moment où ont filtré dans la presse et au conseil de surveillance de L'Obs des raisons politiques à l'éviction de cette journaliste", poursuit l'intersyndicale. Cette phrase fait allusion à un article de presse qui affirme que ce licenciement serait dû à une position politique "trop à gauche" d'Aude Lancelin par rapport à la ligne éditoriale du magazine.
La semaine dernière, une motion de défiance contre le directeur de la rédaction à ce sujet avait recueilli 80% des voix chez les salariés. Matthieu Croissandeau avait alors déclaré avoir reçu pour sa décision le "soutien total" de ses actionnaires, Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, qui possèdent aussi Le Monde. Malgré une nouvelle formule en 2014, l'hebdomadaire affiche sur les trois premiers mois de 2016 une baisse de 16,64% de sa diffusion, à 356 477 exemplaires en moyenne, selon les déclarations déposées trimestrielles (DDT) publiées le 12 mai dernier par l'ACPM-OJD.