La nouvelle vie de Be

Seulement quelques mois après son rachat par Reworld Media, Be se déploie à l’international. « Quand on a la chance d’avoir be.com, on peut se dire qu’il y a quelque chose à faire », nous a expliqué Pascal Chevalier, président de Reworld Media. Avec un budget de « plusieurs millions d’euros », la marque va ainsi bénéficier de développements on-line, off-line et hors média en Europe, en Asie et en Amérique latine. Le titre qui cible les femmes 25-35 ans sera donc disponible à travers l’édition de sites en cinq langues (français, anglais, portugais, espagnol, mandarin) qui permettront tous d’allier vidéos, appli mobile ou encore programmes CRM. Le lectorat de Be « est très digital », souligne-t-il, alors que le premier lancement est d’ores et déjà opéré en Asie, là où ses titres Marie France et Gourmand sont déjà présents. Des passerelles éditoriales entre Be et Marie France pourront d’ailleurs exister. En Europe, Be est disponible en Français et le sera en anglais à la fin du 1er trimestre ou au second. « Selon les fréquentations des sites que l’on observera, nous verrons les pays dans lesquels nous pourrons installer Be », relève M. Chevalier. Mais le gros morceau du déploiement sera initié là aussi à la fin du 1er trimestre, au Brésil. Cette première pierre posée à Sao Paulo permettra à Reworld Media de voir rayonner Be en Amérique latine, à la fois en portugais et en espagnol. Un marché qui pourrait se révéler juteux. « Il y a 110 millions d’internautes au Brésil et 250 millions dans toute l’Amérique latine sans qu’il y ait beaucoup de concurrence », assure Pascal Chevalier.

Par ailleurs, avec l’ambition que « Be puisse être proche du lectorat et des tendances », des rubriques Be in London, Be in Singapour, in New York, Sao Paulo, New Delhi, Milan, Dubaï, Tel Aviv, Tokyo, Moscou, etc. auront pour vocation de positionner la marque sur l’actualité Mode, Tendances et Lifestyle des grandes métropoles mondiales…

Plus de vidéos

En se basant sur le triptyque Content-Experience-Shopping, Be se déclinera donc fortement en vidéo sur les sites, car ce mode de diffusion « permet de faire passer des messages différents » dans des thématiques telles que les recettes de cuisine, la mode, la beauté, etc. « C’est un gros axe de travail, car la vidéo est en train de bouleverser profondément nos différents médias », estime le président de Reworld Media. Côté hors-média, pour la fin 2015, une série d’événements sera créée (Be Music Talents, Be Brunch Bazar, Be a Boss…) alors que sera mis en place un concept store éphémère. Le e-commerce n’est pas non plus oublié avec « une offre vintage et second hand » afin de se « positionner dans toute une offre de partage, chère à sa cible ». Enfin, Be va lancer une Mook bilingue Mode et Tendances à visée « ultra haute gamme » qui mélangera les contributions de grandes signatures de la photo, des plumes françaises et internationales ainsi que des chroniqueurs internationaux.

Print : remettre en cause l'idée de périodicité 

Le print fait en effet « partie de la stratégie » en France, selon Pascal Chevalier. « Il nous faut arriver à faire un vrai lien entre le moment de vie, ce qu’attend la lectrice, et le magazine ». Pour lui, les rubriques de Be n’intéressent pas le lectorat de façon égale à un moment de l’année. « On veut casser les codes » insiste-t-il, « on veut caler l’agenda du print avec des moments importants ». En gros, « remettre en cause l'idée de périodicité », car cet élément n’est pas déterminant pour les jeunes lectrices de Be. « Notre cible attend de l’information en fonction des moments de l’année : il y a peu d’intérêt à parler de recettes de cuisine pendant la Fashion Week », conclut-il. Quoi qu’il en soit, « la France est un laboratoire. Ce qui marche ici sera décliné ailleurs ». Pour d’autres titres aussi ? « La marque Marie France est géniale pour être déployée. Il y a de fortes chances pour qu’elle le soit. Gourmand, c’est pareil. Chacune mérite l’international »…

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