Franck Riester : replacer l'Outremer au centre de l'audiovisuel public

Le ministre de la Culture Franck Riester s'est voulu rassurant jeudi devant les sénateurs sur la visibilité de l'Outremer à la télévision publique, après la suppression de France Ô de la TNT prévue en 2020.  "Ce n'est pas normal de ne pas avoir de personnages ultramarins dans les séries et ce n'est pas normal que les journaux télévisés ne parlent de ces territoires que quand ils vont mal", a estimé M. Riester, qui était auditionné conjointement par la commission des affaires culturelles et la délégation sénatoriale aux Outre-mer. "France Ô a servi d'alibi. Les choses doivent changer, les choses vont changer", avec la réforme de l'audiovisuel, "notre objectif, c'est de replacer l'Outremer au centre et non plus à la périphérie de l'audiovisuel public", a-t-il assuré. Concrètement, "un portail dédié sera développé avec beaucoup de programmes sur l'Outremer", qui s'inspirera de la "réussite exceptionnelle en matière de médias global" des Premières, les chaînes locales ultramarines.

Des propositions dans le prochain COM de France Télévisions

A ce propos, le sénateur de la Martinique Maurice Antiste (PS) lui a fait remarquer que dans certains territoires, l'accès à Internet étant très restreint, la suppression de la TNT revenait à "une coupure du signal". Ce à quoi le ministre a répondu que la couverture en très haut débit était une priorité du gouvernement. Par ailleurs, "pour obtenir des résultats visibles à l'antenne", un groupe de parlementaires travaille actuellement avec France Télévisions pour préparer des propositions qui seront inscrites dans le contrat d'objectifs et de moyens du groupe public, voire dans la loi, selon le ministre. L'ensemble de l'audiovisuel public sera mis à contribution a assuré le ministre, citant Arte, France Médias Monde (RFI et France 24). Médiamétrie et le CSA aideront à contrôler leurs engagements.

Le seul « prisme budgétaire »…

France Télévisions réfléchit notamment à faire en sorte que la chaîne d'info en continu franceinfo soit davantage présente en Outremer en la substituant à France 24, a expliqué le ministre.  Côté budgétaire, alors que 10 millions d'euros sont actuellement dévolus aux productions ultramarines, il a affirmé que "non seulement cette enveloppe sera maintenue mais elle va être augmentée". Interrogé sur l'avenir des personnels de France Ô, il a dit vouloir que "la transition se passe le mieux possible" et que chaque cas serait étudié individuellement par la patronne de France Télévisions Delphine Ernotte Cunci. Michel Magras, sénateur de Saint-Barthélémy (LR) a estimé pour sa part au terme de l'audition que "les inquiétudes n'étaient pas toutes levées", tandis que la présidente de la commission Culture Catherine Morin-Desailly (centriste) a déploré que la réforme de l'audiovisuel ne semble traitée que sous le prisme budgétaire. (avec l'AFP)

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