France Télévisions : le CSA opposé au retour de la pub après 20h
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel est opposé au retour de la publicité après 20H00 sur les antennes de France Télévisions, a souligné vendredi le président du Conseil Olivier Schrameck dans un entretien au Monde. "Le service public doit cultiver sa spécificité et jouer pleinement son rôle d'éducation et de cohésion sociale, au bénéfice des téléspectateurs", a-t-il souligné. "S'il se banalise, alors il aura beaucoup plus de mal à remplir ces missions. Et le risque existe : la place du service public n'est pas une évidence, cela restera toujours une question (...) Le public du service public est naturellement publiphobe", a précisé le président du CSA. rance Télévisions devra affronter en 2018 une baisse du budget de l'audiovisuel public, qui représentera au total 80 millions d'euros pour l'ensemble des entreprises du secteur par rapport à ce qu'avait prévu l'ancien gouvernement. Le groupe devra également faire une croix sur la publicité dans les programmes jeunesse à partir de l'année prochaine. La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, avait déclaré fin août que le groupe pourrait "faire de la publicité après 20H00 sans problème, mais il ne faut pas qu'on coupe les œuvres". "Ce spot de pub entre le journal télévisé et le programme de première partie de soirée, celui pendant lequel on couche les enfants ou on fait la vaisselle, c'est 80 millions d'euros par an de revenus potentiels !", a précisé Mme Ernotte Cunci mi-septembre au magazine Society.
Une remise à plate du statut du CSA
S'exprimant au nom de l'ensemble du conseil, le président du CSA a également plaidé de nouveau pour une "remise à plat" du statut du CSA, fixée par un texte de loi de 1986, "ravaudé, de plus en plus complexe", selon lui. Il suggère de développer "d'autres formes de régulation", comme "l'autorégulation" ou "la corégulation". "Pratiquons ce que l'on appelle désormais le droit souple, qui permet d'avoir un échange valorisant pour nos partenaires, via des labellisations, par exemple", a demandé Olivier Schrameck. Interrogé sur l'amende record qui a été infligé à l'émission de Cyril Hanouna après un débordement jugé homophobe, Olivier Schrameck a souligné qu'il n'y a "aucun acharnement propre à Touche pas à mon poste ou C8. Quant aux réactions que cela a pu provoquer, le CSA a l'habitude de ne pas être populaire, il est plus souvent en situation d'avoir à dire non que oui".