Denis Olivennes s’attend à ce que la remontée d’Europe 1 prenne du temps
Denis Olivennes, patron de Lagardère Active, la maison mère d’Europe 1, a prévenu mardi que l’audience de la radio, dont la grille a été profondément renouvelée à la rentrée, n’allait "pas se reconstituer en quelques semaines". Il a par ailleurs confirmé le retrait de l’antenne de Jean-Marc Morandini, animateur vedette de la station, en raison de ses démêlés judiciaires. "Il faut reconquérir des auditeurs qui sont partis en face (à RTL, ndlr). Il faut qu’on ait la patience de cette reconstruction", a indiqué Denis Olivennes lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes médias. "Cela va prendre du temps mais la radio a la chance d’appartenir à Lagardère et elle n’est pas dans l’urgence économique", a-t-il ajouté, soulignant que la station pesait moins de 10 % du chiffre d’affaires du groupe. La radio, qui a réalisé seulement 7,8 % d’audience cumulée au 2e trimestre 2016, a revu ses programmes en profondeur et installé de nouveaux animateurs en journée. "On ne s’est pas fixé comme objectif de retrouver l’audience de l’époque Thomas Sotto/Laurent Ruquier. Cette saison est pour nous l’occasion d’enrayer la chute. Si la grille doit être ajustée, elle le sera", a-t-il poursuivi. Reconnaissant que Jean-Marc Morandini est un "important vecteur d’audience", le patron de Lagardère Active n’estime pas que les démêlés judiciaires de l’animateur, récemment mis en examen pour "corruption de mineur aggravée", aient abîmé l’image de la station. Denis Olivennes a expliqué qu’Europe 1 était tenue par le Code du travail de conserver M. Morandini sous contrat par respect du principe de la présomption d’innocence. Il a toutefois estimé qu’il n’y avait pour l’instant "pas d’éléments de nature à ce qu’il revienne à l’antenne", mais que ce serait le cas si les accusations étaient levées. Par ailleurs, Denis Olivennes a démenti les rumeurs le donnant partant : "J’aime Lagardère Active, les marques, les équipes, Arnaud Lagardère avec qui je travaille en bonne intelligence. Je n’ai aucune raison de quitter le groupe et toutes les raisons d’y rester", a-t-il assuré. Il a souligné que les revenus du numérique étaient redevenus positifs sous sa mandature (+6,5% en 2015), que le groupe avait été profondément réorganisé. "Nous nous concentrons sur les plus gros titres, ceux qui ont une capacité de diversification", a-t-il précisé. L’éventuelle cession des trois titres Télé 7 jours, Ici Paris et France Dimanche est en pause jusqu’à la fin du plan de départ en cours dans le groupe, prévue en février. Dans le pôle presse, selon lui, si les effectifs "restent à des niveaux très élevés", "il va falloir que les journalistes produisent davantage" tout en gardant un "souci de qualité des signatures". Il a annoncé le recrutement du journaliste du Monde David Revault d’Allonnes au Journal du dimanche (JDD).