Claude Perdriel investit dans la vente au numéro de Challenges avec le soutien de Renault
« J’aime le papier ». Pour qui en douterait, Claude Perdriel, patron du groupe Challenges (Challenges, de Sciences et Avenir, et des revues L’Histoire, Historia et La recherche) le prouve en investissant pour augmenter les ventes au numéro du magazine Challenges. À 92 ans, le patron de presse fixe au magazine économique l’objectif ambitieux d’augmenter de 30 à 40 % les ventes au numéro de Challenges. Pour ce faire, outre la promotion dans les points de vente, Challenges va désormais arborer une double "Une", avec la mise en valeur de deux dossiers, l’un de proximité, l’autre d’enquête. "Nous perdrons de l’argent, un peu plus de 2 millions, mais si le résultat est là la perte sera diminuée", estime Claude Perdriel qui vise un retour à l’équilibre en 2021. Selon lui les recettes sont au rendez-vous, avec une diffusion de 202 000 exemplaires chaque semaine de Challenges (-2,4 % sur un an selon l’ACPM, dont 180 000 abonnements). Pour gagner 10 000 ventes Challenges investit dans la rédaction avecc l'embauche de trois journalistes et dans la promotion des ventes. "C’est un pari un peu fou mais passionnant, un défi pour la presse papier et son avenir », reconnaît Claude Perdriel. Pour se donner des chances de le gagner, il a fait voter en décembre une augmentation de capital de 5 millions d’euros, acceptée par Renault qui s’est engagé à y souscrire à hauteur de 2,25 millions d’euros, ce qui fera passer sa participation dans le groupe Challenges à 45 %. Le groupe automobile qui est entré l’an dernier dans le capital du groupe vise à développer des contenus audio pour alimenter les systèmes de divertissement embarqué de ses futures autos. Un partenariat qui selon Claude Perdriel n’a pas été affecté par l’arrestation de Carlos Ghosn. "On a appris son arrestation en plein conseil d’administration en décembre, c’est sûr que ça a jeté un froid. Mais ils sont d’accord pour continuer, ça ne va rien changer", a raconté M. Perdriel. "Mettre de l’audio dans les voitures, c’était la vision de Carlos Ghosn et aujourd’hui c’est une évidence. C’est vrai que sa disparition a gêné pour la suite mais nous avons le soutien de la direction actuelle et des membres du conseil d’administration", a indiqué M. Perdriel, alors que le PDG de Renault est poursuivi au Japon pour abus de confiance. "Ils ont voté sans discussion l’augmentation de capital", souligne Claude Perdriel.