Cession de VSD : la rédaction proteste
La rédaction du magazine VSD a protesté dans une lettre ouverte publiée jeudi contre le projet de cession de l'hebdomadaire, que son propriétaire actuel Prisma Media veut vendre à l'ex-propriétaire de France-Soir Georges Ghosn, craignant que cela n'entraîne une "disparition" de leur titre. Fin février, la direction de Prisma Media France avait annoncé aux représentants du personnel avoir reçu une offre d'achat de VSD et ouvert des négociations en vue de lui céder le magazine, estimant que cette option permettrait de pérenniser le titre. Ces discussions pourraient aboutir fin mai-début juin.
Dans une lettre ouverte, publiée ce jeudi, les salariés de VSD ont protesté contre "la gestion de cette vente par Prisma Media", estimant qu'elle constitue un "plan social déguisé", M. Ghosn ayant fait savoir, disent-ils, qu'il n'avait besoin que "de 12 à 16 personnes sur 31 CDI". En outre, ils estiment que l'acquéreur et son projet, qui consiste à transformer VSD en mensuel, ne sont "ni viables, ni fiables et surtout extrêmement flous, avec seulement 1,1 million d'euros investis", et jugent donc que leur magazine "est désormais voué à disparaître" si cette cession aboutit. VSD (initiales de Vendredi, Samedi, Dimanche) a fêté ses 40 ans en septembre. Créé par un ancien patron d'Europe 1, Maurice Siegel, l'hebdomadaire au logo arc-en-ciel avait innové en proposant une parution en fin de semaine (pour favoriser la lecture durant le weekend) et en faisant la part belle aux loisirs. Mais le magazine, qui s'écoulait jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires dans les années 1980, voit sa diffusion décliner depuis des années, comme de nombreux titres de presse écrite.
Selon l'association pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM-OJD), sa Diffusion France payée (DFP) 2017 a chuté de 19,49% vs 2016, à 81 758 exemplaires. Georges Ghosn est bien connu dans la presse française. Il a été propriétaire de plusieurs journaux économiques (La Tribune, l'Agefi, le Nouvel Economiste...), et s'était même emparé du défunt journal France-Soir en 1999, avant de le revendre un an plus tard. L'ex-patron de presse a monté un cabinet de conseil aux entreprises à Genève, Ghosn Capital. En 2016, il avait été candidat à une prise de participation dans le quotidien Nice-Matin.