Le président de l'ANIA dénonce un ''marketing de la panique''
Richard Girardot, le nouveau président de l'Ania (Association Nationale des Industries Alimentaires), a dénoncé mardi 11 septembre, le "marketing de la panique" lors de sa première conférence de presse. "Les icônes, les marques que l'on a adorées, on les brûle. On est en face d'un marketing de la panique. Tout est fait pour assurer la qualité et la sécurité alimentaires. A priori, il n'y a plus de mort lié à l'alimentation" s'est agacé l'ancien président de Nestlé France. Dans la foulée des Etats généraux de l'alimentation l'an dernier, une loi permettant de redessiner l'équilibre entre tous les acteurs de la filière, et notamment aux producteurs d'améliorer leur niveau de vie, n'est toujours pas votée. L'un des points de discussion les plus âprement discutés porte sur les indices de coûts de production qui serviront au calcul des prix dans les contrats commerciaux entre producteurs et industriels de la transformation ou distributeurs. "Il n'existe pas de lobby Ania contre les pauvres distributeurs, les pauvres consommateurs, les pauvres. On défend nos enjeux, c'est logique que tout le monde le fasse". Il rappelle que les industriels avaient baissé de 20% et de 30% les taux de sel et de sucre dans leurs produits ces dernières années. "Il y a une vraie volonté d'aller au bout de la démarche mais ça prendra du temps de modifier nos recettes, de s'adapter aux clients. Il y a à longueur de temps une parution de livres qui lancent des polémiques, parfois justifiées. On est là pour faire du business, mais ces gens font ce qu'ils nous reprochent. Mais manifestement, on ne donne pas satisfaction et il faut faire cet effort".
Décrochage
Il rappelle que l’industrie alimentaire française est "la première industrie du pays, championne à l’export et premier employeur industriel...Mais pour combien de temps ? Entre la hausse du coût des matières premières, la hausse du coût de production, et la baisse continue des prix des produits alimentaires, près de 7 milliards d’euros ont été détruits en 5 ans. Nos produits sont en déflation et pendant ce temps en Europe, les prix alimentaires ont progressé de 3% sur la zone euro. Résultat, notre industrie décroche. Les marges des entreprises sont au plus bas : -7 points en 12 ans". L'association travaille à une "unique de super base de données" rassemblant toutes les informations fiables et utiles sur les produits.