Une consommation TV stable dans le monde, mais de fortes disparités
Les téléspectateurs ont passé en moyenne 2h56 par jour devant leur téléviseur en 2017, dans les 95 pays analysés par l'institut Eurodata TV (Médiamétrie) dans un rapport dévoilé lundi au marché de la télévision MIPTV de Cannes. Cette consommation reste stable sur les dernières années mais Eurodata observe de fortes disparités selon les pays : l'Amérique du Nord est tout en haut de l'échelle avec 4h03 par personne et par jour de visionnage quotidien en moyenne, suivie de l'Europe avec 3h49 (3h42 en France), du Brésil et de la Russie. Les habitudes sont très différentes en Asie, avec 2h25 en moyenne, et 2h12 en Chine, selon ce rapport "One TV Year in the World". "En 25 ans, la durée d'écoute TV dans le monde s'est maintenue, malgré la disponibilité croissante de contenus vidéos en ligne", souligne Frédéric Vaulpré, vice-président d'Eurodata TV Worldwide, dans un communiqué. "On observe ainsi une légère inflexion en Amérique du Nord et en Asie, mais l'Amérique du Sud continue sa progression et l'Europe se maintient à un niveau historiquement haut". Les programmes sont sortis depuis longtemps des téléviseurs. Le replay et le différé apportent désormais "en moyenne 8% d'audience supplémentaire aux contenus TV" sur les 35 pays où ils sont mesurés, un constat renforcé pour les jeunes adultes adeptes de leurs téléphones. En Suède, pays généralement en avance sur les tendances numériques, les jeunes adultes ne regardent que 1h59 de télévision par jour. Les contenus les plus regardés sur les écrans internet et en replay s'adressent particulièrement à eux, selon Eurodata: c'est par exemple le cas d'émissions de téléréalité ou des séries mettant en scène des jeunes ("Brugklas", sur des élèves de seconde, diffusée sur NP3 aux Pays-Bas), avec des audiences parfois multipliées par deux par rapport au direct sur téléviseur. Au niveau mondial, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis restent les plus grands exportateurs de programmes de télévision, devant la France, l'Allemagne et la Turquie. Mais les hits internationaux (comme le télé-crochet "The Voice") "se raréfient" et "la production locale est toujours plus appréciée", souligne Avril Blondelot d'Eurodata TV. Selon l'experte, les producteurs et les chaînes cherchent désormais à "créer le contenu qui se détachera pour une audience en particulier" (jeunes, femmes, seniors) "plutôt que de chercher à tout prix à séduire l'audience de masse".