Park d'attraction
Le travail ne manque pas mais la passion et l'enthousiasme sont toujours présents. Moins d'un an après le leancement officiel de Rosapark dans le giron d'Havas, ses trois fondateurs, Jean-Patrick Chiquiar, ex-directeur général de Publicis Conseil, et Gilles Fichteberg et Jean-François Sacco, anciens vice-présidents en charge de la création de CLM BBDO, ne boudent pas leur plaisir. Et ils auraient tort de se priver, la jeune enseigne ayant décroché les budgets Jardiland, Passoa, Médecins sans Frontières ou encore Sushi Shop, lesquels viennent s'ajouter les 'poids lourds' Monoprix et Thalys.
De quoi bien occuper la petite cinquantaine de salariés que compte l'agence, qui ne totalisait qu'une trentaine de collaborateurs lors de sa formation. De quoi également leur faire envisager de quitter leurs locaux de la rue de Metz, faute de place. Et ce d'autant plus que Rosapark va continuer de recruter, pour atteindre rapidemant la soixantaine de collaborateurs.Pour autant, ce démarrage sur les chapeaux de roue a conforté les jeunes entrepreneurs dans leur vision : "On est une agence intégrée, mais avec un modèle particulier. Dans les gros groupes, les expertises pointues sont mises à disposition; nous, on a, au sein de l'agence, des spécialistes sur le CRM, le design, le graphisme etc. On a choisi de les intégrer parce qu'on veut pouvoir aborder la marque dans sa globalité, avec des experts en interne. On veut avoir la main sur la vison de la marque et sur tous ses moyens d'expression. Cette préoccuation reste et doit rester le coeur de notre système", souligne Jean-Patrick Chiquiar.
Et de fait, l'agence a presque terminé la refonte des packagings Monoprix. Se posait dès lors la question du spécialiste design en charge de ce projet. Que faire : le remercier ? Le recruter ? Ils ont choisi de l'intégrer "pour ce que ça apporte au modèle, à notre vision". "Rosapark est le croisement entre une grosse séniorité des managers avec la fraîcheur d'une agence contemporaine, alliée à la puissance d'un groupe comme Havas. Et en France, on s'est rendu compte qu'il y avait une palce gigantesque our monter ce type d'agence", note Gilles Fichteberg. L'accueil du marché, tantôt admiratif, tantôt bienveillant, ne peut que confirmer cette analyse. "Notre organisation est le reflet de cette vision", renchérissent les trois hommes, qui confient pourtant vouloir "structurer au minimum" ce modèle. "La non-formalisation de notre modèle est un mal nécessaire, explique pour sa part Jean-Patrick Chiquiar. On a dû prioriser". Et côté création, "la qualité est très importante, mais l'idée est centrale", soulignent de concert Gilles Fichteberg et Jean-François Sacco, qui considèrent toutefois que leur rôle ne se cantonne pas à de la simple supervision de création.
Pionniers réguliers
De fait, la vision de l'agence est bien ce qui connecte les gens entre eux au sein de la structure : "Le collectif, c'est une manière de faire notre métier, qui s'applique d'ailleurs aussi à nos clients, dans le sens où Rosapark gère une marque dans sa globalité", pointe Gilles Fichteberg. C'est le cas notamment pour Monoprix, avec une approche s'étendant sur toute la chaîne, du packaging à la com grand public. "On veut faire des choses régulières, souligne pour sa part Jean-François Sacco. Notre job, c'est de mettre en place toutes les structures pour faire s'épanouir notre état d’esprit". Un état d'esprit où l'humain tient toute sa place. "On a une grosse responsabilité sur le recrutement, puisque notre modèle est basé sur l'adéquation entre des gens et un système. On doit être vigilants et on veut être obsessionnels sur le côté pionniers". Pionniers, le mot est lâché, et le référentiel se greffant sur l'idée reste pourtant assez eloigné du domaine de la communication, non ? On ne dira pas que l'on a des visions de cow-boys et d'indiens, mais on n'en est pas loin..."Pour nous, les pionniers sont obsédés par la volonté de fabriquer quelque chose d'exceptionnel. Il n'y a rien de pire que de reproduire. On part du principe que la création procède de l'invention, que la créativité n'appartient pas qu'aux seuls créatifs", explique Gilles Fichteberg. Une vision qui peut paraître, de prime abord, un brin idéaliste, d'autant plus qu'elle devra certainement être très vite confrontée à la croissance des équipe, nouveaux clients obligent. "On est idéalistes dans la philosophie, mais pas dans la manière de faire", reconnait Gilles Fichteberg. "On est en train de trouver un système où s'équilibrent l'interne, la travail, la perception extérieure et l'ambiance". Un vaste programme mais on ne doute pas de l'issue, tant les fondateurs de Rosapark ont à coeur de fonder leur One Big Family.
Newbiz et exigence créative
On a créé une logique d'agence qui correspond à ce que l'on est, à ce qu'attend le marché et à la manière dont on peut faire les choses", résume pour sa part le pragmatique Jean-Patrick Chiquiar. Et les fondateurs de l'enseigne prennent tellement à coeur leur rôle de ménagers qu'ils ont résumé l'état d'esprit de Rosapark dans un manifeste en 5 points fondamentaux, qui sera présenté en interne dès sa finalisation. Un programme qu'ils nous ont en partie raconté, et qui revient sur ce qu'ils croient dur comme fer : la diffusion du savoir, lutter pour des idées que l'on pense justes, la générosité, l'implication, le sérieux, l'exigence et aussi le respect. On n'en dira pas plus, la primeur de ce manifeste étant, et c'est bien normal, réservée aux salariés de Rosapark. Rapportée à une temporalité, la vision des fondateurs de Rospark est également très lisible : "On a des enjeux très précis à court terme : newbiz et exigence créative. Et à 18 mois, l'agence sera le reflet d'un état d'esprit et de valeurs fortes, portées par les gens de l'agence. On veut que les gens qui viennent aient l'impression de vivre quelque chose d'unique", anticipent-ils. C'est tout le mal qu'on leur souhaite!
Ci-après, le dernières réalisations de l'agence :