La fusion Publicis Omnicom menacée par une bataille d'ego?
La fusion annoncée entre Publicis et Omnicom, qui a pris du retard, est menacée par une lutte de pouvoir entre le PDG du groupe français, Maurice Levy, et celui du groupe américain, John Wren, affirme le Wall Street Journal. Citant des sources proches du dossier, le quotidien indique que plus que les problèmes fiscaux et réglementaires invoqués récemment par les dirigeants des groupes pour expliquer le retard pris par cette fusion annoncée en juillet 2013, ce sont des divergences sur la structure de direction qui bloquent le processus. Bien qu’elle ait été présentée comme une "fusion entre égaux", l’opération nécessite légalement que l’un des deux groupes rachète l’autre et aucun n’accepte d’être le racheté, précise le quotidien. En outre, les deux groupes ne sont pas d’accord sur le nom du futur directeur financier : Publicis voudrait que ce soit le sien, Jean-Michel Etienne, alors qu’Omnicom propose son propre directeur financier Randall Weisenburger, selon ces sources. Selon le journal, le processus de fusion s’est transformé en une "bataille de titans" entre MM. Levy et Wren. Pour M. Levy, qui dirige Publicis depuis 30 ans, "garder une empreinte française à la future entité est d’une importance cruciale", souligne le Wall Street Journal. Mardi, John Wren avait indiqué qu’il était impossible de prévoir le calendrier de la finalisation de la fusion, notamment en raison de la "complexité" de l’opération ainsi que des "difficultés", citant en particulier l’attente de la décision des autorités chinoises de la concurrence ou d’autorités de régulation et fiscales dans d’autres pays. Mercredi, Publicis s’est déclaré confiant dans la réalisation de sa fusion assurant que le processus antitrust en Chine est en cours et que "rien ne laisse supposer […] qu’il n’aboutira pas dans des délais raisonnables".